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Biographie de Lala Sfia

Biographie de Lala Sfia

C’est une sainte généreuse et bienfaitrice, dotée de plusieurs dons divins. Née en 1510, selon certains contes sa mère et de la région de Tiout.
Comme ses frères et sœurs, elle a apprit par son père CHEIKH SOUFISTE les sciences d’EL BOUBAKARIA. SIDI ABDERRAHMANE BEN MOUSSA contacta SIDI SLIMANE et apprit de sa part la tariqa el chadiliya (voie initiatique chadiliyenne) et deviendra son élève pour enseigner EL BOUBAKARIYA : le coran, le Fikh, Ettasaouf à FIGUIG et BENI OUENIF et ses environs pendant une période. SIDI ABDERRAHMANE demanda la main de lala safia mais SIDI SLIMANE SAMAHI lui imposa de ramener un document justifiant sa noblesse.
Celui-ci se rendit à Sfissifa afin de ramener la justification confirmant sa noblesse et la ramena puis se maria avec lala safia. Celui-ci reçu comme cadeau de la part de SIDI SLIMANE un troupeau de moutons. SIDI ABDERRAHMANE mourut très jeune en 1539 ou lala safia avait 30 ans.
Elle éleva ses enfants orphelins : SIDI YAHIA, SIDI AHMED et SIDI MOUSSA.
De très bonne générosité elle rendit beaucoup de services et de biens ce qui démontre qu’elle était très croyante et très proche de dieu. Ses enfants : le saint SIDI YAHIA élève de SIDI MOHAMED BEN ABDERRAHMANE EL SEHLI qui donna une bonne réputation et image à la Soulala des OULED ANHAR. Mort en 1er SAFAR 1016Hidjri (1607J.C), enterré près de SEBDOU. Le saint SIDI AHMED réputé dans la région Ain Beni Mtahar berenket dans l’est de royaume du Maghreb.
Le saint SIDI MOUSSA, enterré à TIOUT. En conclusion, la sainte Lala Safia réputée à AHLAF TIOUT, ses petits enfants des OULAD ANHAR sont à Sfissifa.
Morte en 1585, elle a été enterrée la première fois près de Sfissifa, puis son corps fut transféré à TIOUT après une bataille par les habitants de Tiout et les habitants de Sfissifa pour avoir et garder sa baraka.




Création du Ksar d’Aïn-Séfra selon les

Archives Françaises



Le Ksar d’Aïn-Séfra fût créé vers l’an 987 de l’Hégire – soit vers 1586 et quelques mois de notre ère par les enfants de Mohamed Ben-Chaïb – dit BOU-DEKHIL qui, contrairement aux habitants des autres ksars, ne sont pas d’origine berbère mais sont issus d’éléments divers de race arabe. Tous, cependant, prétendent descendre du Prophète par sa fille Fathma et ils possèdent des sedjira qui confirment ces prétentions d’où la généalogie suivante : El-Hossein – fils de Fathma, El-Hossein, Abdallah-ben-Hossein, Moussa-ben-Abdallah, Mohammed-ben-Moussa, El-Madhi (dirigé par Dieu), Moussa-ben-Mohammed-bel-Madhi – surnommé El-Djouzi, Daoued-ben-Moussa, Mohammed-ben-Daoud, Mohammed-ben-Mohammed, Yahia-ben-Mohammed, Moussa-ben-Yahia, Salah-ben-Moussa, Abdelkader-ben-Salah-el-Djilali, Abderrezak-ben-Abdelkader, Lokman-ben-Abderrezak, Ahmed-ben-Lokman, Mohammed-ben-Ahmed, Abdelkader-ben-Mohammed, Ali-ben-Abdelkader, El-Hossein-ben-Ali, Chaïb-ben-el-Hossein, Mohammed-ben-Chaïb dit BOU-DEKHIKL qui eut 5 enfants dont 4 garçons : Ahmed-ben-Mohammed, Bou-Dekhil, Mohammed-el-Hossein,, Mohammed dit Bou-Chenafa et Slamet la fille.
SIDI BOU DEKHIL, originaire de Zemmorah, habitait dans le cercle de Géryville chez les Arbaouat où il possédait quelques biens, entre autres, le puits de Hassi-el-Abiod.
Mohammed ben Sliman, père de Sidi-Cheikh, demanda et obtint la main de la jeune Slamet – fille de Sidi bou Dekhil. Slamet reçut en dot le puits de Hassi-el-Abiod ; mais les frères revendiquèrent leur part dans la possession du puits. Ce fut l’origine de dissentiments forts graves entre les Ouled-Sidi-Cheikh et les Ouled-Sidi-Bou-Dekhil qui se traduisirent par des luttes sanglantes.
Les Ouled-Sidi-Bou-Dekhil, vaincus, furent obligés d’abandonner le pays et chercher refuge dans la région d’Aïn-Safia (la source pure) qui fut plus tard appelée AIN-SEFRA (Source Jaune) du nom de la source qui sort de la dune et qui arrose une partie des jardins du ksar.
Pour se mettre à l’abri des attaques continuelles des Zoua et des Oules-Sidi-Chaikh, les Ouled-Sidi-Bou-Dekhil qui vivaient d’abord sous la tente au milieu de leurs troupeaux, construisirent alors des maisons qu’ils entourèrent de murs crénelés. Ils s’adonnèrent à la culture des terrains et achetèrent les terres de l’oued Bridj aux Beni-Amer et aux Ouled en Nehar moyennant 1000 moutons ; ils purent ainsi étendre leurs droits de propriété depuis Sekhouna jusqu’à Ressaf, entre Aïn-Séfra et Tiout. Mais ne purent véritablement vivre en paix qu’avec l’occupation définitive de la région par les troupes françaises.
Les ksouriens d’Aïn-Séfra sont donc d’origine arabe. Une partie d’entre eux, les Ouled-Daoudi descendants des Ouled-Sidi-Bou-Dekhil sont Cheurfa ; quant aux autres fractions, elles sont composées d’éléments divers : Laghouat Ksel, Beni-Snouss, Hamyan, Doui-Menia, Ouled Meddah, Ouled-Djerir et Ouled-el-Hossein serviteurs et domestiques des Ouled-Sidi-Bou-Dekhil qu’ils avaient suivi dans leur exil mais qui ne sont pas issus de la même souche, et appartiennent à des sectes religieuses différentes.

Au début le ksar était divisé en deux parties : l’une réservée spécialement aux Ouled-Daoudi, l’autre aux trois fractions Ouled-Youcef, Ouled Atta et Ouled-Meddah, avec défense expresse à ces trois fractions de sortir de leur quartier et de pénétrer dans la cité chérifienne sous peine de mort. Cette situation fit naître des dissensions qui se terminaient toujours par des coups de fusil.
Le ksar, bâti entre la dune et l’oued – non loin de la source, abritait la population arabe locale. Il est adossé à une grande ligne de dunes d’ environ15 kilomètres de long qui le sépare du Djebel Mekter. Comme tous les autres ksours, il se compose d’une agglomération de maisons grises bâties généralement en pierre, possédant une cour intérieure et un étage : Ces maisons, placées sans alignement les unes à côté des autres, forment des quartiers séparés par des ruelles étroites, tortueuses et obscures.
Le ksar qui comptait, en 1849, 260 maisons habitées n’en possède plus en 1950 que 120 ; 60 familles sont parties, avant l’occupation française, à Tlemcen où elles résident encore, 6 familles s’installèrent à Oujda, 70 autres s’étaient installées définitivement à Aïn-Nakhla dans la région de Fèz.
Les ksouriens d’Aïn-Séfra vivent en grande partie des produits de leurs jardins qui s’étendent sur les bords de l’oued et de la source (Aïn-Séfra dite Aïn-el-Ksar) jusqu’à l’oued. 300 jardins cultivés en toutes saisons produisent les fruits et légumes de toutes sortes et sont arrosés par les eaux de l’oued, par la source du kasar Aïn-Séfra et par Aïn-ed-Dzira qui se trouve dans l’oued.
L’oued Séfra coule d’une façon normale sans jamais causer de ravage lorsque les pluies d’hiver augmentent son cours. Toutefois les Beni-Amer avaient autrefois construit un barrage au pied de la butte sablonneuse sur laquelle s’élève la koubba de Sidi-bou-Djemâa en face de l’abreuvoir ; mais cet ouvrage, servant à détourner une partie des eaux de l’oued pour l’irrigation des jardins, composé de pierres sèches retenues par des piquets solidement fixés à terre, a été démoli.
L’organisation politique, administrative et judiciaire du Ksar, avant l’arrivée des Français, était administrée par une Djemâa.
Le 1er Caïd investi par les autorités françaises fut El-Arbi-ben-Allal nommé par décision du 12 mars 1861 en remplacement de Mohammed-ben-Ouis révoqué à la même date pour abus de pouvoir.
El-Arbi-ben-Allal fut remplacé à sa mort, le 9 octobre 1866, par Si-El-Mostefa-ben-Allal qui lui-même fut révoqué le 18 octobre 1869 pour son attitude équivoque dans l’affaire du Capitaine MORHIN de la Légion Eytrangère disparu chez les Amour en avril 1868. Il fut remplacé par El-Arbi-ben-Ouis – fils d’un ancien président de la Djemâa.
A la révocation de ce dernier, le 20 janvier 1871, Mohammed-ben-Allal entra en fonction et fut lui-même remplacé le 31 décembre 1880 par Hadj-Mohammed-bel-Arbi. Celui-ci dut s’enfuir pour échapper à la haine de ses administrés et fut remplacé, le 24 janvier 1882, par El-Hadj-Seddik-ben-Abdallah révoqué également pour inaptitude et remplacé par Taïeb-ben-Zerrouk. A sa révocation, le 9 mai 1900, le Caïd Mohammed-ben-Ouiss entra en fonctions ; c’était un homme jeune, de très bonne famille et animé du désir de bien faire. Il appartenait aux Ouled Daoudi qui faisaient partie d’une des trois fractions composant le ksar : les deux autres étant les Ouled Atta et Ouled Youcef.
Autrefois, avant la conquête française, les ksouriens d’Aïn-Séfra étaient – comme les autres ksouriens d’ailleurs – victimes de l’oppression violente des nomades qui força de nombreuses familles à s’expatrier ; l’installation française leur assura une complète sécurité qu’ils ne connaissaient plus depuis qu’ils avaient abandonné leur vie nomade.
La population du ksar compte 693 personnes : 251 hommes, 212 femmes et 230 enfants ; parmi les hommes on dénombre 97 guerriers : 7 cavaliers et 90 fantassins. Cette population vit dans 120 maisons. Leur cheptel est composé de 7 chevaux, 30 ânes,, 35 bœufs, 500 moutons et 450 chèvres.
Les femmes tissent les burnous et les haïks nécessaires aux besoins de la population. Les ksouriens sont relativement heureux et doivent uniquement leur bien-être à la sollicitude dont ils sont l’objet de la part de l’autorité et à la proximité d’une forte garnison et d’une agglomération assez importante d’Européens qui les emploient, leur achètent les produits de leurs jardins et avec lesquels, même, ils s’associent pour entreprendre des petits commerces.
De nombreux enfants du ksar suivent assidûment les cours de l’école primaire d’Aïn-Séfra. Quant à l’instruction arabe, elle est donnée par deux derrer : Si-Mostepha-ben-Taïeb l’iman de la mosquée et Si-Mohammed-ben-bou-Bekeur qui n’ont en tout et pour tout qu’une quinzaine d’élèves. Ces deux indigènes reçoivent, comme partout ailleurs, une kharrouba d’orge et des petites sommes d’argent.
Les besoins du culte sont assurés et la mosquée est desservie par un Iman salarié par le budget des cultes. L’immeuble ainsi que les koubba bâties aux environs du ksar sont entretenus par les soins des habitants. Les principales koubba d’Aïn-Séfra sont celles élevées à la mémoire de Sidi-bou-Djemaa, de Mouley-Abdelkader et de Sidi-ben-Saheli.
Les habitants d’Aïn-Séfra sont affiliés aux principales confréries religieuses suivantes :

Marabout de Kenadsa : les Ouled Daoudi représentent 35 familles de cet ordre et sont représentées au Ksar par l’ex-caïd révoqué El-Hadk-Mohammed-bel-Arbi
Marabout de Kerzaz : 27 familles des Ouled Atta constituent cet ordre et sont représentées par El-Hadj-Seddik, ex-caïd révoqué
Si-Abdesselam d’Ouazzan : cet ordre compte 25 familles des Ouled Youcef représentées par Si-Bou-Dekhil-ben-Sahraoui
Tidjania : seulement 4 à 5 familles sont affiliées à cette confrérie.
El-Hadj-Mohammed-bel-Arbi, Mokaddem de Kenadsa, El-Hadj-Seddik, Mokaddem de Kerzaz, Mohammed-ben-Abdelhaouhab de la fraction des Ouled Daoudi, Mohammed-ben-Ouis, représentent les personnages les plus influents du Ksar.

Cette première photo est une vue sur les Jardins du Ksar

Cette deuxieme photo est un plan de Ain Séfra tel que Séfra a existé jusqu'au début des années 60.





Biographie de Sidi Ahmed El Mejdoub



C’est un saint sophiste EL MEJDOUB EL SOUNI, SIDI ABOU ABBASSAHMED EL MEJDOUB que Dieu nous accorde sa baraka, il est né en 898 H-1493, il a passé son enfance au près de son père SIDI SLIMANE et de son grand père maternel ou sa famille gérée au début du 15éme siècle des sites religieux à FIGUIG, à RIBA(Arbaouat)et à CHELLALA.
« EL FIKH EL MALIKI, apprentissage et explication du coran, le Hadith. »
Il a vécu des mois auprès du cheikh de son père SIDI CHEIKH AHMED EL MILIANI, il était tous les jours avec l’invité d’honneur, l’ accueillait , et rédigeait mot à mot chaque entretien , en tant que son adepte il considéra sidi ELMILIANI comme son cheikh spirituel .
Le vrai cheikh de SIDI AHMED était son père qui lui enseigna« WIRD etDHIKR EL CHADILIYA » il était parmi ses premiers adeptes.
L’origine de SIDI AHMED EL MEDJOUB, la ligne profonde de sa richesse c’est son isolement à 30 km de CHELLALA à MECHRAH EL ABYEDH afin de prier et de méditer.
C’est le seul dignitaire religieux de la région qu’on surnomme EL MEDJDOUB ou sa descendance hérita du nom OULED SIDI AHMED EL MEJDOUB ou EL MOUDJADABA.
C’était un exemple pour l’apprentissage et l’exécution des sciences de soufismes pour combattre la sorcellerie et tout ce qui est non-conforme et contraire à la religion musulmane.
Et se déplaça avec son âne d’une tente à l’autre pour convaincre les musulmans et leur montrer leurs droits et devoirs.
Et se maria avec Keltouma où OUM KELTOUM BENT CHERIF SIDI BOUDKHIL neveu de MOULANA ABDELKADER EL JILLALI qu’Allah soit satisfait de lui.
Il quitta le campement familial de la région de CHELLALA et se dirigea sur ASSELA.
Il avait trois enfants : SIDI SLIMANE, SIDI TOUMI, qui avait eu beaucoup d’enfants très connus et réputés par la création d’une Zaouia avec ses connaissance en AMAZIGHE , et DHABIA qui est mariée avec son cousin SIDI ABDELKADER BEN MOHAMED*SIDI CHEIKH*, il était SOUNNI ACHAARI MALIKI CHADILI comme ses ancêtres , il faut signaler aussiqu’il avait beaucoup d’adeptes.
Il a appris à tous ces adeptesles principes de soufisme . il est mort à ASLA en 879 Hidjri(1570-1571 J.C)Vitaminedz - Annuaire Guide Web Algérie - Photos - - Khalwa de Sidi Ahmed El Mejdoub à Ain Ouarka.
Selon certains SIDI AHMED EL MAJDOUB fut enterré à CHELLALA auprès de son frère SIDI MOHAMED dans un mausolée.
D’autres disent qu’il est enterré à ASLA.
D’autres aussi disent que son grand père, paix à son âme fut enterré dans deux tombes différentes à CHELLALA et ASLA.


Isabelle Eberhardt






Isabelle Eberhardt (17 février 1877 à Genève - 21 octobre 1904 à Aïn-Sefra, Algérie) est une écrivaine suisse d'origine russe, et française de par son mariage.

Elle est née d'une mère russe exilée et d'un père inconnu. Elle s'installe à Bône en 1897. Elle fuit les Européens, décide de vivre comme une musulmane et s'habille en homme bédouin. Après la mort de sa mère, elle vit plusieurs mois en nomade et rencontre Slimane Ehnni, musulman de nationalité française, sous-officier de spahi. Elle l'épouse en 1901 (après avoir été contrainte de quitter l'Algérie par les autorités coloniales en 1900), et obtient ainsi la nationalité française.

Son mariage lui permet de revenir en Algérie, où elle collabore au journal arabophile Akhbar. Elle est envoyée à Ain-Sefra comme reporter de guerre pendant les troubles près de la frontière marocaine. En novembre 1903, à Beni Ounif, elle fait la connaissance du général Lyautey qui apprécie sa compréhension de l'Afrique et son sens de la liberté. Le 21 octobre 1904, à Aïn-Sefra , l'oued se transforme en torrent furieux et la ville basse, où elle résidait seulement depuis la veille, est en partie submergée. Slimane est retrouvé vivant, mais Isabelle, affaiblie par le paludisme, n'avait pas pu fuir.

Ses récits ont été publiés après sa mort et présentent la réalité quotidienne de la société algérienne au temps de la colonisation française. Ses carnets de voyage et ses journaliers rassemblent ses impressions de voyage nomade dans le Sahara.

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Œuvres




* Sud Oranais, 1905, J. Losfeld, Paris, 2003
* Notes de route, 1908
* Pages d'Islam, 1908
* Trimardeur, 1911
* Dans l'ombre chaude de l'Islam, 1921
* Mes Journaliers, 1923
* Amara le forçat, l'Anarchiste, 1923
* Au Pays des sables (1re édition sous le titre Contes et paysage, 1925), J. Losfeld, Paris, 2002

Ses œuvres complètes ont été éditées à la fin des années 1980 :

* Lettres et journaliers, présenté et commenté par Eglal Errera, Arles, éd. Actes Sud, 1987.
* Écrits sur le sable, édité par Marie-Odile Delacour et Jean-René Huleu, Paris, éd. Grasset, 1988-1989.
* Une réédition de l'œuvre majeure datant de 2004 à l'occasion du centenaire de sa mort ( 21 oct. 1904) :
* Journaliers, éditions Joelle Losfeld
* Amours nomades, éditions Joelle Losfeld
* Sud Oranais, éditions Joelle Losfeld

Bibliographie

* Françoise d'Aubonne, La Couronne de sable : vie d'Isabelle Eberhardt, Paris, éditions Flammarion, 1967
* Marie-Odile Delacour et Jean-René Huleu, Sables, ou le roman de la vie d'Isabelle Eberhardt, éd. Liana Levi, 1986
* Robert Randau, Isabelle Eberhardt - Notes et souvenirs, Paris, Charlot, 1945.
* Edmonde Charles-Roux, Un Désir d'Orient : jeunesse d'Isabelle Eberhardt, 1877-1899, Paris, éditions Grasset, 1988
* Edmonde Charles-Roux, Nomade j'étais : Les Années africaines d'Isabelle Eberhardt:, 1899 - 1904, Paris, éditions Grasset, 1995
* Catherine Sauvat, Isabelle ou le rêve du désert, Paris, éd. Le Chêne, 2004, photographies de Jean-Luc Manaud.
* Catherine Stoll-Simon, Si Mahmoud ou la renaissance d’Isabelle Eberhardt, éd. Emina Soleil (en France) et Alpha éditions (en Algérie)
* Marie-Odile Delacour et Jean-René Huleu, Le voyage soufi d'Isabelle Eberhardt, éd. Joelle Losfeld, 2008



Biographie de Sidi Boutkhil

Sidi Ed Dakhil (Mohammed ben Houcine ben Chaïb Ed Dakhil,) avait quatre fils et une fille nommée Kelthouma qui épousa Sidi Ahmed ben Slimane El Mejdhoub et dont la tombe est à Aïn-Séfra. Les quatre fils se nommaient : Ahmed, El Houcine (ou Mohammed El Houcine), Bouchnafa (ou Mohammed Bouchnafa) et Boudkhil –- une autre source parle de six fils mais il semble qu’il s’agisse de petits-fils et non de fils d’Ed Dakhil ; de toutes façons, des recherches plus poussées pourraient apporter d’autres éclaircissements sur la descendance de Sidi Ed Dakhil –. En ce qui concerne l’appellation Boudkhil du quatrième fils, dont il convient de retrouver le véritable prénom, il semble que ce ne soit qu’un surnom : Ibn Ed Dakhil puis Beddkhil qui s’est transformé en Boudkhil.

Ce détail attire l’attention sur le surnom, Sidi Boutkhil, qui désigne l’ancêtre lui-même, Mohammed ben Houcine Ben Chaïb Ed Dakhil. Nous savons par un document irréfutable que ce personnage portait bien le surnom de Sidi Ed Dakhil : en effet, un pèlerin marocain nommé Moulaï Ahmed qui a écrit ses mémoires –- document traduit en français au 19ème siècle –, note qu’au cours de son voyage, en 1709, sa caravane s’est arrêtée au lieu-dit Hejjaj (source à 20 km d’Aïn-Séfra utilisée comme étape par les pèlerins de passage) où « les Ouled Sidi Ed Dakhil qui habitaient Aïn-Séfra » leur ont apporté des provisions (beurre, raisins, orge, farine et sept moutons. Ceci en ce qui concerne la forme littéraire de ce terme. La forme populaire, quant à elle, est apparue très tôt : la formule Ouled Sidi Ed Dakhil a été progressivement corrompue par l’usage. Après la mort de l’ancêtre à Rba et durant les années de conflit, a commencé à apparaître la formule générale utilisée dans les références généalogiques des Arabes de Ouled Ed Dakhil ou Beni Ed Dakhil, avec suppression de la particule Sidi qui signale un personnage d’origine chérifienne ou un grand homme religieux. Une autre formule du singulier ne tarda pas également à être utilisée : comme on disait Boubekri pour désigner un descendant d’Abou Bakr Es Seddiq (ر), ou Bouchikhi pour un descendant de Sidi Cheikh, on apprit à dire Boudkhili pour un descendant de Sidi Ed Dakhil — on trouve le terme de Fqih El Boudkhili dans un texte d’Abou Mahalli qui a écrit au début du 16ème siècle (rapporté par l’auteur marocain A. Meziane) –. C’est ainsi qu’une succession d’altérations et de combinaisons du langage populaire a permis le passage progressif de la forme originelle Ouled Sidi Ed Dakhil à la forme corrompue mais largement usitée aujourd’hui de Ouled Sidi Boutkhil (Ouled Ed Dakhil ou Beni Ed Dakhil puis le pléonasme Ouled Bedkhil ou Ouled Boudkhil, suivi du rétablissement de la particule de chérifisme qui donne Ouled Sidi Boudkhil pour aboutir à la forme actuelle de Ouled Sidi Boutkhil. Mohammed ben Houcine ben Chaïb Ed Dakhil, mourut à Rba, vers 1565, laissant derrière lui une zaouïa florissante qui, outre les centaines d’élèves qu’elle avait formés


Ce phénomène a de quoi nous instruire, non seulement sur les violences de la guerre d’Algérie elle-même, mais sur l’ensemble du système colonial, dont celle-ci n’a été que la crise terminale. Il faut en effet le rappeler: c’est dès les débuts que la conquête provoque des migrations massives.



Emigrations successives en Oranie

La hijra (émigration) de 1845

Bornons-nous toujours à l’exemple du Tell oranais: les Beni ‘Amer (régions de Tlemcen et Bel-Abbès), et les Hachem (région de Mascara), dont le jeune Abd-el-Kader Ben Mohieddine est originaire. Depuis plusieurs siècles ces confédérations jouent un rôle prépondérant dans l’histoire du Maghreb central. Vers 1835 leurs populations sont estimées respectivement à plus de 50.000 et à 70.000 h [1]. Lorsque Bugeaud envahit en 1836 leurs territoires, il ne rencontre pas de résistance armée, mais -- écrit-il lui-même -- pour inspirer une saine terreur il pille et brûle tout sur son passage. À partir de 1840, quand la guerre reprend, c’est cette fois Lamoricière qui pratique chez eux la razzia la plus impitoyable [2]. “On tue, on égorge...eh bien, on arrive à regarder tout cela avec une sèche indifférence qui fait frémir“ (Montagnac, Mascara, mars 1842) [3].
Aussi en 1845, quand l’Émir se replie définitivement, c’est la panique: les souvenirs des horreurs subies depuis 1836 sont encore frais. Quelques tribus proches des montagnes et des Hautes-plaines (p. ex. Oulad en-Nhar, Hamyan Gharaba) s’y réfugient, pourchassés par l’armée française; mais la plupart des Beni ‘Amer et des Hachem s’enfuient au Maroc. C’est “la grande émigration“: 1200 tentes, 25 000 personnes, selon les Bureaux arabes eux-mêmes; avec moutons, chevaux, chameaux. Ils s’en vont au Maroc oriental d’abord, mais cette région déjà pauvre ne peut accueillir une telle masse: ils continuent sur la région de Fès. Quelques-uns iront jusqu’au Rharb: cinq cents km! Quel Delacroix viendra les peindre ? Quelle superproduction décrira leurs épreuves, leur ténacité ? [4].
Qu’à cela ne tienne: “Lorsqu’il plaît à une partie considérable d’une population quelconque d’abandonner terres et maisons sans en disposer par vente ou loyer pour aller vivre sous une domination étrangère, l’État doit-il, par un respect exagéré pour le droit de propriété, laisser un sol immense en friche perpétuelle ?... Cessons par conséquent de nous préoccuper des Arabes“ [5]. En 1846 leurs terres sont mises sous séquestre. Les fugitifs finissent par revenir en 1848-50, du moins “en grande partie“; mais ils sont désormais occupants précaires [6].Quelques-uns essaient de vendre leurs terrains au rabais, en cachette. Mais d’année en année les villages de colonisation s’étendent, sur leurs meilleures terres: Négrier, Bréa, Bel-Abbès (1849); St André de Mascara, St Hippolyte, Saf-saf, Mansoura (1850); Hennaya, Oued-el-Hammam (1851); Sidi Ali Ben Youb (1854); Prudhon, Sidi Lahssen (1856); Perrégaux, Ténira (1858); Ouled Mimoun (1859) ...



L’Histoire relève de nombreuses autres migrations, moins spectaculaires, au fil des années, des révoltes et des répressions (cf carte): Ouled Sidi Cheikh vers le Maroc (1864-1881), Tlemcéniens vers le Moyen-Orient (1911).

- Ainsi, de 1830 à 1962, de la frontière occidentale à l’orientale, c’est l’ensemble du système mis en place qui est en cause. Il n’impliquait pas seulement une conquête militaire avec ses violences, mais nécessairement aussi l’implantation unilatérale et forcée d’un nouveau type d’économie, toute une mutation des structures sociales, la rupture des équilibres existants, la diffusion de nouveaux modèles de comportement; et, comme préalable à tout cela, la mobilité obligée des populations concernées.
- Cette mobilité obligée, avec ses conséquences désastreuses, est loin d’être terminée: le cas particulier que nous traitons ici aide à mieux comprendre quelques-uns des problèmes d’aujourd’hui: émigration / immigration. Dans le monde réel, on n’est pas comme dans un grand film: pas de miracles.

“Chez nous y a pas d’Moïse / La mer(d’) va pas s’écarter“ (IAM, “Rêves“)



[1] Marcel, J.-J., "Tableau statistique des principales tribus du territoire de la province d'Oran", in Journal asiatique, vol. 16, 1835, p. 82 : respectivement 12.000 et 15.000 hommes en armes, dont un tiers de cavaliers.
[2] Azan (colonel P.), L'Émir Abd-el-Kader, Paris, 1925, p. 86; Tableau des établissements français en Algérie, 1840.
[3] Lettre citée in Ch. -A. Julien, Hist. de l'Algérie contemporaine, t.1, p. 319. Encore en septembre 1848 le capitaine Lafaye décrit la barbarie de ses troupes dans l'incendie et le pillage du village de Khemis, chez les Beni Snous, au S. de Tlemcen, avec meurtres de vieillards, femmes et enfants (lettre, ibidem).
[4] Rapport de la commission de colonisation, juin 1855 (CAOM, 2M88). Dossier sur l'émigration des B.Amer, CAOM, 1H/6. Il reste encore actuellement dans le Rharb des tribus dont l'origine algérienne est connue, ayant fui à diverses étapes de la conquête française : Mlaïna ([5] Arch. Minist. de la Guerre, doss. 227, cah. 8, 1839 ; cité in Launay, Paysans algériens: 125-126. C'est la politique définie quelques années plus tôt par Bugeaud : "Partout où il y aura de bonnes eaux et des terres fertiles, c'est là qu'il faut placer les colons, sans s'informer à qui appartiennent les terres" (Discours, Chambre des députés, 14 mai 1840). M. Launay (op. cit.) note que ce général formule, avec plus d’un siècle d’avance, la théorie des “biens vacants“ de 1963.
[6] C.A.O.M., 3M227; Notices historiques, op. cit., p. 1316.










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