L’exposition Sahara, un voyage au cœur du désert, palais de la Culture Moufdi Zakaria
Lundi 7 Avril 2008 -- Une grande khaïma (tente des populations nomades), sombre et baignant dans différentes odeurs d’encens et de sons, fait office de galerie d’exposition pour les maquettes (reconstructions) qui ont transposé le Sahara, titre de l’exposition d’ailleurs, au palais de la culture Moufdi Zakaria. Offrant aux visiteurs une véritable traversée du désert, l’exposition se veut aussi un voyage à travers les temps et les âges. L’exposition entre dans le cadre des activités de la manifestation «Alger, capitale de la culture arabe 2007», qui, deux mois après sa clôture, n’en finit pas de durer. Elle est organisée conjointement par le ministère de la Culture, l’Office national du parc de l’Ahaggar (OPNA), le Centre national de recherche en préhistoire, anthropologie et histoire (CNERPAH), et le département des sciences de la terre de l’université de Bab Ezzouar ainsi que nombre d’artistes.
«L’objectif de cette manifestation est de sortir et de changer l’idée que le Sahara est un espace sans vie. C’est donc donner une nouvelle perception du désert saharien en montrant sa faune, sa flore et la population qui a su supporter son climat aride», soulignera le co-commissaire de l’exposition et préhistorien, Farid Chentir. Les œuvres proposées sont des esquisses de la vie saharienne à travers les temps, mettant en exergue ses coutumes, ses richesses naturelles et son patrimoine traditionnel. Elles sont flanquées de panneaux géants sur lesquels sont présentés des aperçus historiques sur les différents âges de l’humanité et les spécificités de la vie dans le désert.
Ainsi, la première partie porte sur la géologie du Sahara. Des pierres et des cartes sur lesquelles on peut lire la biodiversité et les principaux sites paléolithiques sont présentées. Dès la porte de la khaïma franchie, le Hoggar s’offre aux yeux du visiteur dans toute sa splendeur sous une lumière douce qui lui donne un air d’irréalité. Ensuite, en traversant un long couloir à peine éclairé et sous les rythmes du tindi, diverses reconstructions en maquette de plusieurs monuments funéraires, dont le célèbre tombeau de la reine des Touareg, Tin Hinan, qui se trouve dans la région d’Abalessa (Tamanrasset), datant de la protohistoire.
Plus loin, on trouve la reconstruction d’un abri sous roche, au fond de «la grotte», où des gravures et peintures rupestres sont reproduites. L’exposition comporte également des reconstitutions d’habitats nomades, la khaïma et la zriba, une hutte carrée, rectangulaire ou circulaire faite de branchages, en terre cuite ou en pierre. A côté, c’est l’habitat sédentaire du Sahara qui est présenté, à savoir la reconstruction d’un ksar. Cette partie de l’exposition montre l’évolution de l’habitation au Sahara.
Les artistes n’ont pas oublié la reconstruction de la quasiriya ou fouggara, ces canaux qui constituent l’élément de base du système de gestion et de partage de l’eau dans ces régions où le liquide prend sa réelle importance. La dernière partie de l’exposition est une petite khaïma dans laquelle sont exposés les bijoux caractérisant cette région de l’Algérie.
Tout au long de la «traversée», la musique saharienne et ses instruments, dont le karkabou, le tazamart (flûte), le guallal et la ganga (tambours), accompagnent le visiteur et lui offrent un réel voyage dans les différentes régions du Sahara. L’exposition se tient jusqu’au 10 avril, et elle est à voir.
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