tiout jpg

zones humides-Oasis Naama

zones humides-Oasis NaamaLes oasis de la wilaya
Les Oasis de Moghrar tahtani et foukani et, un plus loin, celle de Tiout reliées par l’Oued Namous se localisent dans les Monts des Ksour avec leurs regs, hamadas et oueds plus ou moins secs. La palmeraie la plus importante, celle de Moghrar Tahtani avec 40 hectares s’étale sur les 2 rives de l’Oued Moghrar, et compte outre ses 14.000 palmiers, des cultures étagées d’arbres fruitiers comme le Figuier, l’abricotier, l’olivier, le grenadier, le pommier, le poirier et des culture maraîchères. En plus des variétés H’mira et Et Hartan qui font sa réputation, il existe quelques spécimens de deux variétés appelées « Feggous et ghrass » à fruit ovoïde noir, tendre ou élastique, fibreux et parfumé. Au plan touristique, la ville de Moghrar Tahtani est connue pour ses stations rupestres, son petit musée de la préhistoire, la Tour du Ksar et son vieux Ksar qui, jadis, fut le fief du Cheikh Bouamama, personnalité incontournable de l’histoire algérienne de lutte contre le colonialisme.

Type de zone humide : Continentale : Y. Articielle : 3. 6. 9. Zk(c)
Critère de Ramsar : 1.2.3.4.5.6.7.8. Critèrequi caractérise le mieux le site : 1

Justification des critères :

Critère 1 :
Les Oasis de Moghrar et Tiout sont les seules oasis se trouvant sur le territoire de la wilaya de Nâama, de ce fait, elles présentent des caractéristiques, qui, à l’image de cette région exceptionnelle sur le plan de la biodiversité, sont uniques. Elles renferment des variétés locales de palmier-dattier d’excellente qualité, Feggous et Aghrass, dont les qualités naturelles de conservation sont également rares.
Critere 2 :
L’existence des foggaras, système ancien d’alimentation et de distribution, datant d’au moins un siècle, en fait un site représentatif au niveau méditerranéen et même au de là de la région. En outre le système de fouggaras est unique en son genre, surtout que dans ses oasis il est vraiment à son dernier stade de conservation en raison de l’assèchement de la nappe initiale qui l’alimentait de manière naturelle. Pour préserver cet excellent ouvrage, les habitants et les services des eaux ont fait appel à un forage qui utilise les canalisations, canaux, rigoles et bassins de l’ancienne fouggara.
Critère 3 :
La présence de trois variétés de dattes extrêmement importantes et rares, notamment en raison de leurs qualités naturelles remarquables de conservation pendant plus d’une année et à l’air libre, font de ce chapelet d’oasis un site qui mériterait d’être également classé au titre du critère .
Caractéristiques physiques :

Géologie :
Tiout est un synclinal à fond plat avec, localement, les subdivisions litho stratigraphiques du Barrémien, de l’Aptien, une unité gréseuse intermédiaire de l’Albien ou grès de Tiout. Moghrar est caractérisé par le Jurassique supérieur constitué de MaIm, une formation de calcaires dolomitiques de grès et d’argiles. Les sols qui se répartissent selon des caractéristiques géomorphologiques sont en majorité constitués de matériaux d’altération des grès, de la roche mère abondante, ou des calcaires des massifs environnants. Les sols sont en général peu épais et renferment une faible teneur en matière organique, ceux des zones d’accumulation et d’épandage, par contre, offrent de meilleures potentialités de mise en valeur des terres.

Hydrographie :
La vallée de Moghrar a un bassin versant important drainant toute la région de Aïn Sefra, l’oued du même nom coule vers le Sud et rejoint l’Oued Rhoubia qui se prolonge vers le Sud pour former I’Oued Namous avec un autre affluent l’Oued Smar avec de nombreux oueds de moindre importance qui arrivent du piémont Sud des Monts des Ksour. L’écoulement superficiel est important et les réserves en eau globale sont de 16 Us. L’oasis compte 65 puits pour l’irrigation des jardins de la palmeraie. L’hydrographie particulière s’identifie aux conditions de concentration des eaux superficielles quasiment planes qui expliquent l’existence de nombreuses nappes phréatiques. L’exploitation rationnelle des eaux d’irrigation par le système traditionnel des foggaras a permis des mises en culture sous les palmeraies. Un cours d’eau important reliant les deux oasis de Moghrar, l’Oued Rhaouiba, donne lieu à un écoulement important des eaux de pluie qui alimentent le petit barrage de l’Oasis de Tiout.

Climat :
Bioclimat Saharien aride à hiver froid, les vents qui soufflent fréquemment du Sud-Ouest au Nord -Est y sont importants surtout en hiver et au printemps avec 20 à 40 jours de sirocco par an en période estivale.
La période humide n’est que 3 mois, la pluviométrie moyenne annuelle est de 213 mm.
La température moyenne annuelle est de 16°C, le maxima du mois le plus chaud est de 36,3°C et le minima du mois le plus froid de -0°c . L’humidité relative moyenne annuelle est de 43,33 et l’amplitude journalière moyenne est de 2,14 %(mois de novembre, décembre et janvier). Le nombre de jours de gelée blanche par an est de 24 en moyenne (mois de décembre et février).
Végétation : La végétation qui entoure la palmeraie est steppique, les steppes sahariennes dominantes sont à base de Remt Hammada scoparia, d’Alfa Stipa tenacissima sur les versants de djebels et de rides montagneuses. Les steppes à psammophytes sont dominées par Hamada schmittiana et les oueds ensablés sont occupés par Retama retam, Ziziphus lotus et Thy,nelaea microphylla. Les talwegs d’oueds sont colonisés par Gymnocarpos decander et quelques pieds d’Anabasis aretioides. Par contre les berges des grands oueds sont occupés par une végétation gypso-halophile où s’installe une strate arborescente à Tamarix gallica, Salsola vermiculara, Traganum nuudatum etc. Signalons aussi la présence du Betoum (Pistacia atiantica), une spèce protégée et Rhus tripartitum le long des griffes d’oueds.


Valeurs hydrologiques
Les besoins en eau des oasis sont couverts par l’utilisation rationnelle permise par le système des foggaras. Les eaux proviennent des sources et des puits des eaux souterraines qui en s’accumulant reconstituent les réserves de vastes aquifères, profonds et superficiels. Les aquifères profonds sont exploités par des forages et les superficiels par des puits dont la profondeur varie généralement entre 4 et 30 mètres.


Caractéristiques écologiques :
L’Oasis est un milieu artificiel entièrement « confectionné » par l’homme voilà déjà plusieurs milliers d’années, en construisant le système des foggaras de prospection et d’amenée d’eau par le creusement de fossés et en basant son agriculture sur le palmier dattier, l’oasien a, de fait, créé un écosystème particulier appelé l’Oasis. L’Utilisation rationnelle de l’eau est ici une image réelle, elle a permis la création d’un milieu écologique artificiel spéci-fique, le milieu oasien où tout pousse. Sans rentrer dans le détail des variétés et cultivars agricoles spécifiques à ce milieu, l’homme a ici entrepris sur des milliers d’années, des manipulations génétiques qui lui ont permis de récolter des variétés de dattes qui correspondend à ses besoins propres. Les Oasis de Moghrar ont su préserver deux variétés locales de palmier qui, aujourd’hui, n’existent guère plus qu’ici. Ces variétés ont la faculté de se conserver naturellement, exposées à l’air libre, pendant une année. Le milieu oasien est un vivier qui, au fil du temps, a permis l’émergence de variétés et de cultivars intéressants, non encore valorisés à leur juste prix. C’est également un lieu de halte de nombreux oiseaux qui traversent la Méditerranée et le Sahara.

Flore remarquable :
La flore remarquable est surtout celle des variétés de palmier dattier : Feggous et Aghrass qui sont bien conservées ici, alors qu’elles ont presque disparues partout ailleurs.

Faune remarquable :
C’est normalement une zone refuge pour les gazelles et l’outarde houbara. Mais leur étude reste à faire. Selon les gravures et les peintures rupestres, la faune sauvage abondait ici, l’antilope bubale, la gazelle, l’antilope adax. Les abeilles étaient connues, le miel était aussi important et utilisé grâce au savoir-faire des habitants de Moghrar.

Valeurs sociales et culturelles :
L’Oasis est à elle seule une valeur sociale et culturelle de premier ordre, elle a engendré une culture de recherche et d’exploration de véritables mines d’eau dans un milieu désertique hostile qui a permis le développement d’une architecture unique sous forme de Ksars, véritables palais du désert, construits en terre, en pierres et en bois de palmier. L’Oasien a construit les foggaras, système ingénieux ayant permis de ramener l’eau de très loin pour l’exploiter de manière rationnelle et équitable par l’ensemble des habitants, chacun en fonction de l’argent investi à l’origine dans la construction de la foggara. L’Oasien a su créer également un fondement social important appelé « Touiza » qui consiste à apporter son aide à ceux qui en ont besoin. De sorte que chaque oasien peut faire appel à l’aide des autres pour entreprendre des travaux de grande envergure qu’il n’aurait pu réaliser à lui tout seul. Ce système d’entraide social devrait aujourd’hui être préservé et étendu à la gestion d’autres zones humides. Toute cette culture oasienne a permis de préserver un patrimoine naturel légué par des générations anciennes aux générations actuelles et futures, n’est ce pas cela le développement durable ? Utiliser tout en préservant, voire en développant les ressources naturelles que l’on exploite.

Facteurs défavorables affectant les caractéristiques écologiques du site
Système familial complexe, l’oasis est abandonnée progressivement, l’entretien du palmier dattier appartenant à des familles dont plusieurs membres ne vivent plus sur place ne se fait pas comme il le faudrait. Les habitants se contentent parfois de récolter seulement sans s’investir dans le renouvellement du palmier et préfèrent de plus en plus planter des arbres fruitiers beaucoup moins exigeants que le palmier. La région voisine et bassin versant sont s ettes à un surpâturage et par voie de conséquence à une érosion rampante, voire uj galopante
Les Zones Humides en Algérie:
L'Algérie est riche en zones humides qui jouent un rôle important dans les processus vitaux, entretenant des cycles hydrologiques et accueillant poissons et oiseaux migrateurs.En Algérie, il existe environ trente espèces de poissons d'eau douce, 784 espèces végétales aquatiques connues. Les zones humides siège d'une biodiversité sans pareille, groupée sur de petites étendues, n'échappent pas à une dynamique de destruction sans pareille qui remet en cause l'existence d'un nombre élevé d'espèces floristiques et faunistiques. L'impact le plus important est celui de la disparition de certaines plantes rares ou rarissimes ; il reste encore à sensibiliser tous les utilisateurs de l'eau et des zones humides et aussi à réfléchir sur la gestiondes écosystèmes aquatiques, car leur devenir à long terme dépend de leur gestion. Le dernier recensement effectué en 2006, a dénombré 1451 zones humides en Algérie, dont 762 sont naturelles. Aujourd'hui, avec les nouvelles connaissances, le nombre de zones humides dépasse le millier si l'on inclut oueds, grottes, oasis, daya, et zones côtières.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire